Allongé sur ta serviette trop petite, ton oreille entend les slogans arriver au loin. Tu réfléchis à quelle gourmandise tu vas succomber. Tu te redresses de ta serviette, sentant le sable adhérer à ta peau, ton esprit s’égare, vers la promesse de ta gorge bientôt caressée par un nectar sucré et frais. Tu te précipites vers le chariot, ton ventre se serre et émet des murmures. Tu hésites, tiraillé entre la vanille glacée enrobé de chocolat et noisette, une promesse de plaisir sucré que tu déballeras avec délice dès qu’elle reposera dans ta main. A peine déballait, tu ne résiste pas à la nudité de la glace qui ne frôlera pas ta serviette. D’un mouvement fluide et déterminer tu l’engloutis d’une traite, tel un prédateur devant sa proie ne laissant comme unique preuve le chocolat fondu sur le recoin de tes lèvres ainsi que le bâton de bois dénudé.
Elle apaise tes désirs calorique. Ton palais engourdi par la douceur des saveurs en redemande une autre.
Quant à la glace à l’eau, plus longiligne, elle offre un dosage de sucre parfaitement équilibré entre eau et sirop. Tu projettes la fraicheur de cette menthe givré et te fais frissonner l’intérieur de ta gorge au point de te faire dégouliner de transpiration, mais tu l’accueilles avec sensualité avec l’aide de tes dents tu lui inciseras une ouverture pour atteindre ton objectif. Le temps que ta langue s’habitue à sa froideur, tu en auras goûté suffisamment pour stopper les festivités buccales, te laissant le temps de t’étendre voluptueusement sur ta serviette ensablée. Elle te prodigue une sensation de fraîcheur, en continue, un plaisir qui dépasse les limites de la chaleur. Ta bouche, endolorie par le froid prolonge l’envie de la savourer encore plus lentement. Te voila allongé, « matant » les passants, en étant fière de montrer qu’il te reste un fond de rafraichissement, éveillant ainsi des désirs insoupçonnés. Malheureusement le soleil est un adversaire dont il faut se méfier. Basculant d’état solide à état presque liquide, tu décides de ne pas en gaspiller une goutte, tu l’avales d’une traite. Ta précipitation t’en a fait dégouliner de partout sur ton menton qui goutte sur ton torse. Le sucre colle à ta peau salé…
Lequel choisis-tu ?